Brochure

La Feuille de route nationale des Infrastructures de recherche 2018

Afin de doter le MESRI des outils nécessaires au pilotage des grands instruments au service de la recherche, la feuille de route française des  grandes infrastructures de recherche 2018-2020 retient 99 infrastructures et témoigne de la volonté de l’État par ses grands établissements de recherche et d’enseignement supérieur, de répondre aux exigences de savoir et d’innovation.

Date de parution

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Présentation

Accompagner les communautés de chercheurs publics et privés vers l'excellence

La feuille de route nationale des Infrastructures de recherche  est un outil de pilotage stratégique du gouvernement qui est remis à jour régulièrement. La mise à jour de la feuille de route nationale des infrastructures de recherche, effectuée par le ministère chargé de la recherche en concertation avec les alliances de recherche et les établissements, affirme la volonté de l’État de structurer le paysage des infrastructures d’envergure nationale.

L’inscription d’une infrastructure de recherche sur la feuille de route nationale représente un label de qualité et une reconnaissance de sa valeur dans la Stratégie Nationale de Recherche. Le pilotage de ces infrastructures a vocation à veiller au maintien des positions françaises au sein des grands projets de recherche européens, sans affaiblir pour autant le soutien aux installations nationales qui restent le premier point d’accès de nos chercheurs.

Pour la première fois, la feuille de route nationale présente les coûts complets des infrastructures de recherche, un exercice qui doit permettre l’amélioration du pilotage des infrastructures. Effectué sur l’année 2016, cet exercice aboutit à un montant total de 1,338 Md€, incluant, au-delà des ressources budgétaires identifiées, l’ensemble des contributions en nature qui répondent, de manière moins visible, aux besoins des infrastructures.

La feuille de route met aussi l’accent sur les données. La connaissance de l’ampleur des données que génèrent les infrastructures de recherche s’inscrit quant à elle dans le mouvement en faveur de l’accès aux données de la recherche, qui pose toutefois un défi énorme de dimensionnement des infrastructures numériques, qu’il faut anticiper.

"L’objectif est que toutes les infrastructures qui produisent, manipulent, traitent et/ou échangent des données puissent être interconnectées de façon sécurisée, tout en veillant à respecter la souveraineté européenne", indique la stratégie. Pour cela, leurs données  "devront souscrire aux principes FAIR (findable, accessible, interoperable and reusable), qui doivent être largement diffusés et mis en pratique". Cela suppose notamment, annonce le document, de "rendre obligatoire la mise en œuvre d’un Data management plan comme cela est déjà demandé dans le cadre de la réponse aux projets H2020".

Glossaire des catégories et termes

La feuille de route nationale 2018 a retenu 99 infrastructures, dont les formes et les contenus sont extrêmement variés. Elles ne se limitent pas aux seuls grands appareils implantés sur un seul site, mais prennent également des formes distribuées pour être au plus près des communautés scientifiques. Elles sont également, à des degrés divers, influencées par les nouvelles capacités issues des technologies de l'information et de la communication. Elles traduisent enfin des modes d'organisation fortement dépendantes des communautés thématiques et des techniques qu'elles partagent. Quatre formes peuvent être identifiées :

  • sur un seul site : les infrastructures localisées, le plus souvent du fait d'une instrumentation de grande taille nécessitant un programme immobilier spécifique ;
  • distribuée : les flottes, les réseaux de sites instrumentés ou de plateformes, les collections, archives et bibliothèques scientifiques ;
  • dématérialisée : les infrastructures de recherche virtuelles, les bases de données ;
  • les infrastructures à la base de réseaux humains (cohortes, experts...).

Qu 'est-ce qu'une grande infrastructure de recherche ?

Les principes définissant une grande infrastructure de recherche peuvent s'énoncer ainsi :

  • elle doit être un outil ou un dispositif possédant des caractéristiques uniques identifiées par la communauté scientifique utilisatrice comme requises pour la conduite d'activités de recherche de haut niveau. Les communautés scientifiques visées peuvent être nationales, européennes ou internationales, selon le cas ;
  • elle doit disposer d'une gouvernance identifiée, unifiée et effective, et d'instances de pilotage stratégique et scientifique ;
  • elle doit être ouverte à toute communauté de recherche souhaitant l'utiliser, accessible sur la base de l'excellence scientifique évaluée par les pairs ; elle doit donc disposer d'instances d'évaluation adéquates ;
  • elle peut conduire une recherche propre, et/ou fournir des services à une (ou plusieurs) communauté(s) d'utilisateurs intégrant les acteurs du secteur économique.Ces communautés peuvent être présentes sur le site, venir ponctuellement y réaliser des travaux, ou interagir à distance.

Par ailleurs, les infrastructures de recherche devront à l'avenir être en mesure de :

  • produire une programmation budgétaire pluriannuelle ainsi qu'un budget consolidé intégrant les coûts complets ;
  • mettre à disposition les données produites, soit immédiatement, soit après une période d'embargo correspondant aux pratiques internationales du domaine concerné.

Quatre catégories

La Feuille de Route française a été construite autour de quatre catégories d’infrastructures de recherche, selon leur caractère national ou multinational, leur mode de gouvernance et leur soutien budgétaire.

Les quatre catégories sont définies sur les principes suivants :

  • Les Organisations Internationales (OI) : elles sont fondées juridiquement sur une convention intergouvernementale parfois doublée d’un accord inter-agences et de statuts décrivant de façon détaillée la mise en œuvre de la convention ou des accords. La convention intergouvernementale, qui est assortie d’un protocole financier, précise notamment les objectifs de l’organisation, les conditions d’adhésion, les organes de fonctionnement, et les modalités de contribution des États membres ;
  • Les Très Grandes Infrastructures de Recherche (TGIR) : elles relèvent d’une stratégie gouvernementale traduite au moyen de plusieurs actions de la LOLF et d’un fléchage budgétaire du MESRI. Elles sont nationales ou font l’objet de partenariats internationaux ou européens, notamment par leur engagement dans la feuille de route du forum stratégique européen (ESFRI). Elles sont des instruments majeurs dans les réseaux de collaboration industrielle et d’innovation. Les TGIR sont sous la responsabilité scientifique des opérateurs de recherche ;
  • Les Infrastructures de Recherche (IR) : elles relèvent d’une stratégie gouvernementale traduite au moyen de plusieurs actions de la LOLF et d’un fléchage budgétaire du MENESR. Elles sont nationales ou font l’objet de partenariats internationaux ou européens, notamment par leur engagement dans la feuille de route du forum stratégique européen (ESFRI). Elles sont des instruments majeurs dans les réseaux de collaboration industrielle et d’innovation. Les TGIR sont sous la responsabilité scientifique des opérateurs de recherche ;
  • Les projets : en cours de construction ou déjà productifs mais n’ayant pas encore une pleine maturité selon les critères pour être qualifiés d’IR ou TGIR, ont déjà une existence et une importance dans le paysage de la recherche français qui justifient l’inscription sur la feuille de route. Ce statut pour une infrastructure a un caractère transitoire et fera l’objet d’une nouvelle analyse lors de la prochaine mise à jour de la feuille de route.

Aucune hiérarchie d’excellence ou de nature technologique n’a été retenue pour classer les infrastructures de recherche en quatre niveaux. Néanmoins, la maturité d’un projet et ses développements sont analysés et appréciés. Mis à part pour les OI, les structures juridiques ou légales, la dimension budgétaire ou encore les regroupements thématiques peuvent prendre des formes variées et ne sont donc pas des critères restrictifs distinguant les TGIR des IR ou des projets. Cette conception large rapproche cet exercice stratégique des points de vue adoptés par de nombreux pays européens ; son originalité réside dans l’identification de critères qui s’appliquent à ces quatre grands ensembles.

Infrastructures de recherche et données

La production, le stockage et la mise à disposition de données sont des paramètres essentiels de la recherche d'aujourd'hui ; c'est particulièrement vrai pour les infrastructures de recherche. Certaines sont focalisées sur le numérique, en tant qu'objet des recherches elles-mêmes ou pour en développer les outils de calcul intensif, de transmission ou de stockage des données. D'autres ont pour but de mettre à disposition des bases de données, qu'elles soient brutes ou enrichies. Dans tous les cas, elles tendent à devenir découvrables, utilisables et interopérables par une communauté toujours plus large. Dans certains domaines, cette mise à disposition est immédiate et entièrement publique, suivant une directive européenne. Dans d'autres, une période d'embargo est la pratique courante avant dissémination.

Consulter les deux cartes :
Rechercher une infrastructure de recherche de la feuille de route 2018 et Cartographie de la feuille de route des infrastructures de recherche 2018

Fiche technique

Éditeur(s) :

Ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche

Langue : Français

Date de parution :

Type de publication : Brochure